AUTOPSIE
D’UNE photo
DE FAMILLE

D’APRÈS grégoire delacourt & PIERRE CRETON

Mise en scène Vincent Dussart

« C’EST UNE PHOTOGRAPHIE QUI,  À UN MOMENT, T’A CHOQUÉ. PAS TOUT DE SUITE, JE VEUX DIRE PAS QUAND TU ÉTAIS ENFANT, MAIS PLUS TARD, VERS DIX-SEPT ANS. »

SYNOPSIS

« J’ai compris depuis ce qui motiverait mon chemin d’écrivain. Présenter à l’adulte que je suis devenu l’enfant que je fus. »

Remontant à la source de son enfance saccagée, Grégoire Delacourt la fait revivre dans L’Enfant réparé, poignant récit autobiographique où il se livre pour la première fois.

L’Enfant réparé raconte un corps abîmé et les livres qui l’ont réparé, ce corps qui très jeune a subi l’étourdissement dans le Valium ou autres médicaments et se perçoit comme un déchet. L’écriture lui permet d’abord de subsister, de fuir sa famille et ses souvenirs, avant de devenir une démarche créatrice jalonnée des traces cachées de ses douleurs enfantines.

Pourquoi le petit garçon qu’il était rêvait-il au soulagement de sauter par la fenêtre ? Qui était ce père, absent et bourreau ? Cette mère adorée fuyait-elle son propre enfant, ou bien faisait-elle tout pour le protéger ?

Avec Une Honte, Pierre Creton retrouve une photographie de son enfance pauvre et rurale. La petite fille sur l’image, c’est bien lui, auprès de son père, de son oncle, et de son grand-père à peine rentrés de la chasse, posant tous ensemble autour du chevreuil fraîchement ensanglanté.

Cette image, Pierre la soumet successivement aux regards de sa mère, d’une amie psychanalyste, d’une photographe, d’un philosophe, d’une professeur, et d’un cousin.

Le secret de famille va alors peu à peu se dévoiler. Secret indicible, douleur niée, honte innommable et singulière, la dissimulation collective éclate à la lumière avec sa cohorte de conséquences bouleversantes. Déconstruire une image en forme de scène primitive pour la mettre à distance, et comprendre comment le désir peut retourner la violence en une capacité de reconquête de soi.

Regard des autres, regards sur soi. Le point de départ d’une autre histoire de honte, où l’identité plonge ses racines au plus profond de la violence, d’une violence politique, sexuelle et familiale.

GÉNÉRIQUE

création 2023 • TEXTE Grégoire Delacourt L’Enfant réparé, Editions Grasset (extraits) Pierre Creton Une honte, essai sur une image de soi, Le Gac Press • MISE EN SCÈNE Vincent Dussart • SCÉNOGRAPHIE François Gauthier-Lafaye • LUMIÈRES Eric Seldubuisson • COSTUMES Rose-Marie Servenay • RÉGIE GÉNÉRALE Quentin Régnier • AVEC Guillaume Clausse, Juliette Coulon, Xavier Czapla, Sylvie Debrun, Patrice Gallet, France Hervé et Elodie Wallace • PHOTOS Corinne Marianne Pontoir

MENTIONS OBLIGATOIRES

Production :
Compagnie de l’Arcade

Coproduction : 
Le Mail Scène Culturelle, Soissons (02)
La Manekine, Pont-Sainte-Maxence (60)
La Comédie de Picardie, Amiens (80)
Théâtre Jean Vilar, Saint-Quentin (02)

avec le soutien de l’Adami et de La Spedidam

La compagnie de l’Arcade bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication / Direction régionale des Affaires Culturelles Hauts-de-France, au titre de l’aide à la compagnie conventionnée. Elle est soutenue au titre du Programme d’Activités par le Conseil régional Hauts-de-France, par le Conseil Départemental de l’Aisne et la Ville de Soissons.

L’Adami gère et fait progresser les droits des artistes-interprètes en France et dans le monde. Elle les soutient également financièrement pour leurs projets de création et de diffusion.

LA SPEDIDAM est un organisme de gestion collective qui œuvre afin de garantir aux artistes-interprètes de toutes catégories les droits qui leur ont été reconnus.

 

LIENS ET TÉLÉCHARGEMENTS
INTENTIONS
Quelle représentation donner à ces paroles ? Cette question est l’une des préoccupations permanentes de la compagnie. Toute reconstitution est impossible, toute image naturaliste aurait sa part de vulgarité. Toute tentative de débordement émotionnel résisterait au réel.

Une image vaudrait mille mots ! Ainsi le théâtre pourrait se contenter de montrer la violence existante et il aurait atteint son but. Or, ce dont nous avons le plus besoin, il me semble, pour déchiffrer le monde dans lequel nous vivons, c’est justement de commentaires.
D’une certaine manière, l’image empêche alors d’imaginer. L’art, au contraire, doit contribuer, par le biais de l’imagination, à convoquer notre jugement, c’est-à-dire l’esprit de discernement. La transposition, la suggestion, l’évocation sont plus à même d’y arriver que la monstration réaliste de la violence.

Il s’agit donc ici de transposer, de convoquer l’imaginaire, de créer du décalage.

« PLUS RIEN N’EST UN. MAIS, DE CE MULTIPLE EN ÉCLATS, IL PEUT NAÎTRE AUSSI QUELQUE CHOSE, POUR PEU QU’UN DÉSIR SE LÈVE À NOUVEAU, QU’UNE VOIX S’ÉLÈVE, QU’UN SIGNE SOIT JETÉ VERS LE MONDE FUTUR, QU’UNE ÉCRITURE PRENNE LE RELAIS. »

PISTES SCÉNOGRAPHIQUES
Un grand voilage blanc plissé occupe le devant du plateau, dissimulant l’espace scénique à l’arrière. Au sol, un dallage noir et blanc, qui semble se prolonger au lointain. Devant ce voile, oscillant parfois comme d’une palpitation soudaine, un groupe d’hommes et de femmes. Immobiles, serrés les uns contre les autres. Un chœur antique.

De ce chœur, émergera le récit de L’Enfant réparé. Cette choralité est avant tout un corps – compact et en consonance – accomplissant une véritable performance par sa présence continue tout au long de ce récit, traversé par les vibrations du texte de Delacourt, le récit du corps (cœur) meurtri par la violence de l’Autre. Violence irreprésentable, mais rendue entendable par la choralité. Le chœur suit le chemin d’un homme, abîmé par la violence faite à son humanité. Par la représentation symbolique du lien social, ce chœur offre la possibilité d’une réparation.

À la fin du récit, la photographie du texte de Pierre Creton sera projetée sur le voilage qui commencera alors à glisser vers la Cour afin de révéler aux regards la scénographie de Une Honte. Le chœur se dissoudra, pour laisser place à des individualités, aux sept personnages du texte de Pierre Creton. Comme si la réparation précédente, le bonheur retrouvé d’avoir été ensemble leur donnait l’élan de traverser ce nouvel opus.

Le voilage découvre ce qui pourrait être un grand salon, ou une salle à manger. Ou plutôt le fantôme d’une salle à manger : celle de nos enfances, déformée par le temps et la subjectivité de la mémoire. Un sol noir et blanc, des meubles emballés (un peu à la Christo), posés ça et là. Les sept protagonistes de cette remémoration sont tous là, quelque part, à attendre leur tour pour témoigner. Pierre les sollicitera pour venir éclairer de leur subjective distance les évènements de son enfance et l’aider ainsi leur donner du sens.